Diane Léger
La pratique du kasàlà est pour moi une expérience de mise en relation très intime avec soi-même, avec les autres et avec le monde par la médiation du langage. C’est la double expérience de la reconnaissance et de l’appel de la puissance de la vie. Cette vie qui crée sans cesse des formes inédites et singulières, éphémères et éternelles.
Nommer, honorer, célébrer ces formes – à travers une personne, un groupe, la Nature ou quelque phénomène qui se manifeste à mon attention – c’est nommer, honorer, célébrer cette vie qui nous porte et que nous portons. Créer, déclamer ou recevoir un kasàlà, c’est aussi être soi-même interpellé, traversé, transformé et augmenté par cette vie et se sentir relié à ses créatures et à ses créations.
Dans ma vie personnelle, j’ai pu expérimenter la pratique du kasàlà à l’occasion d’anniversaires de naissance ou de mariage, de transitions entre des tranches de vie, de funérailles ou encore pour exprimer ma gratitude à quelqu’un. Parfois, la création a nécessité trois heures et parfois trois mois. Mais chaque fois, j’ai été renversée par les effets soignants, vitalisants et reliants de la lecture d’un kasàlà devant un groupe. temple qu’est chacun d’eux
Dans ma vie professionnelle de professeure-chercheure en psychosociologie, j’ai pu constater combien le kasàlà – son enseignement et sa pratique en contexte de formation ou d’intervention – favorise l’actualisation du potentiel des personnes et des groupes. C’est une pratique très puissante en accompagnement du changement humain. Elle catalyse et soutient les processus de transformation identitaire et de renouvellement des pratiques, elle crée de la bienveillance pour soi, de la sollicitude pour autrui et de la solidarité groupale.
Coordonnées :
Rimouski (Canada)
Professeure au département de psychosociologie et travail social
Université du Québec à Rimouski
Tél. : +1 418 723-1986, poste 1324, bureau K-311
Langues de travail : français